jeudi 20 décembre 2018

« Garden party » à la CDC Val de Sarthe : comment faire territoire pour les jeunes



Les cinq Points Jeunes de la CDC Val de Sarthe sont confrontés à un éclatement territorial qui ne fait pas toujours sens pour les jeunes. Ni pour les animateurs dont le travail est isolé. Un début de solution : une garden party commune. Interview de Mathieu Ancellet, responsable du service jeunesse.


Une journée de rencontre entre jeunes

L’OSPJ : c’est quoi, cette « Garden Party » ?

Mathieu Ancellet : c’est un projet commun entre les différents Points Jeunes du territoire. La Garden Party a consisté en une journée commune qui s’est déroulée le mercredi 18 juillet 2018 sur lîle MoulinSart (Fillé-sur-Sarthe), de 13h à 22h.

Les jeunes participants ont pratiqué plusieurs activités préparées par les animateurs jeunesse : canoë-kayak, course d’orientation, ventri-glisse et grands jeux géants. Le soir, ils ont partagé un repas autour de fouées.

Pour nous, il ne s’agissait pas seulement de découvrir des activités, mais de permettre d’abord à ces jeunes de sortir de leurs communes et de rencontrer d’autres jeunes du territoire. Pour cela les animateurs ont privilégié des activités d’équipes ou de coopération et ils ont composé des équipes d’origines différentes. Nous avons aussi organisé un transport depuis chaque local jeune.

La journée a réuni 40 jeunes de 12 à 15 ans et 7 animateurs.


Pourquoi faire ?

La communauté de communes de Val de Sarthe est composée de 16 communes. 5 d’entre elles disposent d’un Point Jeunes : Roëzé-sur-Sarthe, Louplande, La Suze-sur-Sarthe, Cérans-Foulletourte et, le dernier ouvert : Fercé-sur-Sarthe. La CDC a pris la compétence jeunesse au 1er janvier 2017. C’est très récent.

On s’aperçoit que les jeunes du territoire ne se connaissent pas entre eux et ne sortent pas vraiment de leurs communes. Ils ne se rendent pas encore compte qu’ils peuvent accéder à tous les services er restent attachés à leur local. Pour eux, le territoire communautaire ne fait pas encore sens.

Parallèlement, les animateurs des Points Jeunes travaillaient de manière isolée, malgré une coordination communautaire. Il s’agissait aussi de leur permettre d’organiser quelque chose ensemble, d’apprendre à se connaître et à faire équipe. Pour cela, ils avaient carte blanche pour organiser cette rencontre et je n’étais présent qu’en supervision. On s’est rendu compte qu’il fallait beaucoup de temps pour préparer une telle journée.

Des effets observables

Quel bilan pouvez-vous tirer de cette journée ?

Au-delà du nombre important de participants, on a vu se créer une réelle dynamique entre eux. Les jeunes ont été moteurs tout au long de la journée. Ils ont été impliqués dans son organisation. On a aussi observé des changements dans leurs attitudes.

Par exemple, au cours des semaines qui ont suivi, des jeunes de Cérans-Foulletourte ont pris l’habitude de retrouver ceux de Roëzé-sur-Sarthe au local de Roëzé alors que ces deux communes sont séparées de 10 km. Les jeunes ont trouvé leurs propres moyens pour s’y rendre.

Pour l’équipe, ça a aussi eu un effet bénéfique en termes de rupture d’isolement, de découverte des autres et de positionnement entre eux.

Avez-vous définis des perspectives ?

Le service communautaire souhaite développer encore plus ce type d’activités « croisées » entre Points Jeunes. Ça a de nombreux intérêts pour les jeunes. Ça permet aussi de la mutualisation.

Les rencontres croisées ont été institutionnalisée. Nous avons déjà prévu d’organiser trois rencontres les vendredis soirs précédents les vacances scolaires. Une soirée casino a été organisée le 14 décembre à Roëzé. IL y aura une autre soirée le 22 mars 2019 à Fercé puis le 14 juin 2019 à Cérans Foulletourte.

Les animateurs prennent aussi l’habitude de proposer des activités collectives durant les samedis et les mercredis d’ouverture, et de les articuler avec les Tickets Sports. On sent que la dynamique est lancée.

Regards Croisés 2018 : revivez la conférence de Laurent Ott et la table ronde


La 5ème édition de Regards Croisés s’est déroulée au Spot (Le Mans) le jeudi 15 novembre. Elle avait pour sujet l’animation hors les  murs. Revoyez dès maintenant la matinée, en attendant les actes qui seront diffusés en début 2019.


Près de 90 participants durant la journée

La journée articulait une partie en plénière le matin avec des ateliers thématiques en petits groupe l’après-midi. Le matin, après un accueil par Hélène Debost, élue adjointe à la jeunesse de la ville du Mans, Laurent Ott a pris la parole pour parler de l’animation hors les murs à partir de son expérience et de son analyse.

Ensuite, une table ronde animée par les CEMEA a réuni plusieurs personnes pour décrire différentes expériences d’animation hors les murs : autour de Régis Balry (CEMEA) et Laurent Ott, se trouvaient Mathilde Bruneau (Ludothèque Planète Jeux), Alassane Guissé (élu à la ville de Nantes) et Yann Godeau (La Flèche).


L’animation Hors les murs : un enjeu d’actualité

Longtemps, les politiques d’animation auprès des jeunes se sont concrétisées par l’ouverture d’équipements, notamment de locaux de jeunes. Aujourd’hui, et depuis plusieurs années, leurs fréquentations variables ont montré que ces locaux constituent rarement des réponses suffisantes. Les jeunes peuvent être dans d’autres structures, comme les établissements scolaires, dans la rue numérique et, tout simplement, dans les espaces publics. Les difficultés de fréquentation et les changements de périmètre territorial des collectivités rurales invitent à questionner ce principe de l’accueil : comment intégrer une véritable dimension hors les murs dans nos politiques jeunesse.


Qui est Laurent Ott ?

Laurent Ott se présente comme éducateur, enseignant, docteur en philosophie, animateur, militant associatif et formateur en école de travail social. Il a développé une grande expérience d’intervention éducative en milieu ouvert. Il en expose les enjeux et les démarches dans « Le travail éducatif en milieu ouvert : principes et pratiques » (Erès Edition).
On peut aussi consulter son article « Pédagogie sociale etappropriation du territoire » paru dans les Cahiers de l’Action n°51-52 (2018, INJEP).

Le Service Civique Dating : une action proposée par le Réseau Information Jeunesse départemental


Pour répondre aux difficultés de recrutement en volontaires, les Points Information et Centre Information Jeunesse se sont alliés pour proposer quatre rencontres d’information et de « dating ».


Pas toujours simple de se choisir !

On le sait, en Sarthe, les associations et collectivités rencontrent souvent des difficultés pour trouver des volontaires pour leurs missions de service civique. Parallèlement, de nombreux jeunes ont des difficultés pour repérer les missions qui leurs conviendraient le mieux. Le Réseau Information Jeunesse a organisé quatre rendez-vous pour faire le lien : à Château-du-Loir le 26 septembre, au Mans le 3 octobre et à Sablé-sur-Sarthe le 14 novembre 2018. Le PIJ de La Flèche a organisé une journée d’information en partenariat avec Unis-Cités le 26 septembre.

A Château-du-Loir, 17 jeunes ont été accueillis par le PIJ de la Mission Locale et le PIJ du centre social Val du Loir de la Chartre-sur-le-Loir. La journée du Mans concernait toute l’agglomération, avec la participation du CIJ du Mans et des PIJ d’Allonnes, Champagné, Le Flore Habitat Jeunes. 125 jeunes y ont participé. Le PIJ de Sablé a réuni 10 jeunes intéressés.

Des rencontres et des trouvailles

L’une des forces de ces rencontres est que de nombreuses structures d’accueil ont été présentent. Des structures ressources comme Carbu’Pera, Club Face, la Cravate Solidaire, se sont aussi impliquées pour aider les jeunes à trouver des solutions à leurs difficultés de mobilités et de recherche.

Une enquête de satisfaction réalisée au Mans et à Château-du-Loir a montré que les trois-quarts des jeunes ont postulés sur des offres auxquelles ils n’auraient pas pensé s’ils ne s’étaient pas déplacés et s’ils avaient utilisés le site de l’agence avec les offres. Lors de ces deux Services Civiques Dating, plus de 50 offres ont été proposées et près de 60 contacts ont été établis.