mardi 22 mai 2018

L’accès des filles et des garçons aux structures de jeunesse : type d’encadrement et jeux de pouvoirs


Durant 4 mois, Aurore Pageot a réalisé une enquête sur la place des filles dans les structures de jeunesse sarthoise. Elle agissait dans le cadre d’une mission de service civique accueillie par la DDCS de la Sarthe. Entre confirmations et surprises, son enquête conduit à interroger les pratiques et les habitudes.


La place des filles dans les structures de jeunesse : un enjeu plutôt nouveau

Aurore Pageot a réalisé cette étude entre février et mai 2018 dans le cadre d’un service civique à la direction départementale de la cohésion sociale de la Sarthe. Son objectif était d’établir un état des lieux des questions de mixité et d’égalité entre les filles et les garçons dans les structures d’animation jeunesse et l’accessibilité de ces espaces pour les deux sexes. Elle s’est appuyée sur une large bibliographie. Mais, alors que de nombreuses études existent sur ces questions dans le cadre scolaire et celui des activités sportives, aucun travail abordant spécifiquement les locaux de jeunes n’a été repéré. Aurore Pageot a donc dû défricher un terrain largement inconnu.

Pour cela elle a utilisé différents outils. Elle a envoyé un questionnaire aux professionnel·le·s des structures (49 réponses - 48% de femmes). Elle a effectué des entretiens individuels et collectifs avec les animateurs, animatrices, coordinateurs, coordinatrices, ainsi qu’avec des jeunes : 12 entretiens individuels (une femme, 11 hommes), deux réunions d’équipe et 7 entretiens avec des jeunes en groupe (14 filles, 12 garçons). Lors d’un regroupement des animateurs/animatrices, elle a mis en place un temps de réflexion collective. Enfin, elle a également visité des locaux de jeunes (5) et étudié des plans d’aménagement (11).

Son étude a mené à la production d’une synthèse de 4 pages téléchargeable sur leblog.


Une présence des filles nettement déficitaire dans les accueils libres

L’étude a permis de confirmer une impression régulièrement recensée auprès des professionnels : la présence des filles dans les structures de jeunesse (10-25 ans) est plutôt équilibrée dans les activités encadrées mais elle est nettement déficitaire dans les accueils libres. Ces accueils semblent polariser de nombreuses difficultés.

Or, l’étude montre aussi que les facteurs explicatifs les plus entendus ne sont pas statistiquement significatifs : ni la mixité des équipes, ni la présence d’animatrices, ni l’ancienneté des professionnels ne semblent avoir d’impacts positifs sur la mixité de la fréquentation. Ainsi, l’étude a mis en évidence de nombreuses situations où le local accueille de nombreuses filles alors que l’équipe n’est composée que d’animateurs hommes.

Il faut chercher des explications ailleurs. Les réflexions théoriques incitent à porter notre regard sur le jeu de pouvoir qui prend place dans les locaux de jeunes dans lequel les postures des un.e.s et des autres (et notamment des animateurs) et les aménagements ont un impact déterminants.

La synthèse développe cette analyse et ouvre des pistes de réflexion à venir.

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